Hanna secoue la tête de bas en haut
de droite à gauche
en piqué burlesque
que vois-tu quand tu te vois ?
grande éloquente
visage hybride en fusion à plat
se distingue de la masse
de la culture de masse
avec ton œil aiguisé tes ciseaux
tu attaques tu assembles tu exaspères
le papier bleu cartonné
il te fallait des hectolitres d’audace
pour découper dedans les visages et les masques
seule femme dans ce club Dada de Berlin
4 échasses te font exister
signer de 2 échelles
scander
un monde estropié
H.H
palindrome parfait
Hannannah
si ressemblant à ce que tu fais
le réel se retourne
pulse bien mieux
une fois rameutées sur le papier
des corps de femmes radicalement neuves
puisqu’on ne peut pas y couper
à la réalité
tu tranches dedans allègrement avec un couteau de cuisine
quel beau titre et bon programme
tu m’as appris
comment saigner tant de mots hétéroclites
maintenant ils circulent à l’air libre
en bas en chaussettes en talons bobines en plantes des pieds
les jambes n’arrêtent plus de tressauter
un de tes photomontages l’ignore
mais il est de moi
par-dessus tout
ne pas avoir les pieds sur terre
écraser le piédestal colonial
écumer le musée ethnographique
orgies sonores piétinement de 1919
pourtant tu vis si proche
mon Hanna Höch
ton nom cousu
dans ma poche arrière